Jean-Philippe Léo Smet, connu sous le nom de Johnny Hallyday, voit le jour le 15 juin 1943 à la clinique Villa Marie-Louise, située 3, cité Malesherbes dans le 9e arrondissement de Paris. Ses parents sont Huguette Clerc, employée de crèmerie, et Léon Smet, un artiste de cabaret belge.
Au moment de sa naissance, il porte le nom de sa mère, Clerc, car son père ne l'a pas reconnu. Cependant, en septembre 1944, après un contrat de mariage et une reconnaissance en paternité, il devient officiellement Jean-Philippe Smet. Son parrain est Alain Trutat, le second époux de Jacqueline Harpet, et sa marraine est Menen Mar, une nièce de Léon Smet.
Peu après sa naissance, Léon Smet quitte définitivement la famille. Huguette reprend son travail de mannequin de cabine, laissant son fils aux soins de sa belle-sœur Hélène Mar. En l'absence de son père, Jean-Philippe est élevé avec l'aide de ses filles Desta et Menen, devenant ainsi une figure maternelle de substitution.
En 1945, le mari d'Hélène, Jacob Mar, est arrêté pour collaboration avec la propagande nazie, impactant la carrière de danseuses classiques de ses filles. Après la guerre, avec un père absent et les stigmates sociaux liés à la situation familiale, Jean-Philippe est confronté à des préjugés.
À l'âge de trois ans, il entre dans le monde du spectacle, voyant les performances de danseuses classiques de ses cousines. En 1946, elles s'installent à Londres avec leur jeune cousin. Jean-Philippe, rebaptisé Johnny par Lee Halliday, le mari de Desta, découvre le rêve américain à travers ce dernier, qui devient son père de cœur.
Inscrit à l'école des enfants du spectacle, Johnny suit des cours par correspondance, apprend la danse classique et prend des cours de théâtre à Paris. Malgré son apprentissage du violon et de la guitare, il se tourne définitivement vers la guitare à l'âge de neuf ans. Sa première apparition officielle sur scène a lieu en 1956 à Copenhague, chantant La Ballade de Davy Crockett.
De retour à Paris, la famille s'installe dans le quartier de la Trinité. Johnny, âgé de 14 ans, découvre Elvis Presley et le rock 'n' roll, décidant alors de devenir rockeur.
Pendant une carrière s'étalant sur 57 ans, Johnny s'est imposé comme l'un des chanteurs francophones les plus célèbres et l'une des figures les plus marquantes de la scène médiatique française.
Bien qu'il ne soit pas le pionnier du rock en France, il devient le premier à populariser le genre dès 1960. Malgré l'interprétation de nombreuses ballades sentimentales et de morceaux country au fil des ans, le rock demeure son genre de prédilection, embrassant ses diverses facettes issues du blues : rock 'n' roll, rhythm and blues, soul, rock psychédélique, soft rock, et pop rock.
Sa longévité sur la scène artistique, ses performances vocales et scéniques lui valent la reconnaissance du public et de ses pairs. Au total, il compte 80 albums, dont 51 en studio, et 165 singles. Son palmarès comprend 6 disques de diamant, 40 disques d'or, 22 disques de platine, et 10 Victoires de la musique. Bien qu'il n'ait pas connu un succès durable en dehors des pays francophones malgré des tournées réussies en Amérique du Sud, sa réputation de bête de scène dépasse les frontières. Johnny réalise 184 tournées, donnant plus de 3 425 concerts et rassemblant près de 30 millions de spectateurs, avec des productions scéniques impressionnantes.
En 1963, il croise la route de Sylvie Vartan et embarque avec elle pour la mythique ville de Nashville afin d'enregistrer "Pour moi ma vie va commencer". Le succès est au rendez-vous, malgré quelques railleries qui viennent parfois troubler l'harmonie. Face aux taquineries du chanteur Antoine, Johnny réplique avec malice : "Cheveux longs idées courtes", puis enchaîne avec "Noir, c'est noir", abandonnant le ton léger de ses précédents twists.
Les années 60 se déroulent en toile de fond d'une histoire d'amour avec Sylvie et se concluent en beauté avec un tube magistral : "Que je t'aime", qu'il façonne en 1969.
Dans les années 70, Johnny entame la construction de son mythe en tant que grand showman, et ses concerts prennent une dimension de plus en plus spectaculaire. Il accumule une série de tubes entraînants tels que "Oh ma jolie Sarah", "J'ai un problème" avec Sylvie, "Toute la musique que j'aime", et aussi "Gabrielle". La décennie s'achève en apothéose avec un concert inoubliable au Palais des Sports, où il livre une interprétation mémorable du cultissime "Ma gueule".
Les années 80 marquent une période de changements, notamment avec la séparation de Sylvie. Il s'approprie alors "Je ne suis pas un héros" de Daniel Balavoine avant de croiser la route de Nathalie Baye, qui le dirige dans le film "Détective" réalisé par Godard.
Pendant cette période, une collaboration significative prend forme avec Michel Berger sur l'album "Rock'n roll attitude" en 1985, dont émergent les succès "Quelque chose de Tennessee" et "Le chanteur abandonné".
L'année suivante, Jean-Jacques Goldman écrit l'album "Gang", offrant des titres marquants tels que "L'envie", "J'oublierai ton nom" en duo avec Carmel, et la délicate "Laura", dédiée à sa fille. En 1989, il interprète "Mirador" et "Si j'étais moi" sur l'album "Cadillac", où l'on reconnaît la touche musicale distinctive de son fils David.
Atteint d'un cancer du poumon, sa dernière tournée a lieu en juin et juillet 2017, aux côtés de ses compères Jacques Dutronc et Eddy Mitchell, formant ainsi le trio des Vieilles Canailles en 2014. Sa disparition quelques mois plus tard suscite un hommage populaire majeur. À sa mort, ses ventes d'albums atteignent 110 millions d'exemplaires.
Fabrice Chandor
crédit Photos Frédéric Souloy
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