Le Château Du Schlossberg

Le château fort du Schlossberg a été érigé en surplomb de l'ancienne route reliant Metz à Worms, probablement dès le XIe ou XIIe siècle, bien qu'il ne soit mentionné pour la première fois dans les écrits de Thédoric de Werde qu'en 1257. Des éléments architecturaux laissent penser à une construction vers la fin du XIIe ou le début du XIIIe siècle, une théorie soutenue notamment par l'historien Max Besler et confirmée par Henri Wilmin.

Au milieu du XIIIe siècle, à l'époque de Thédoric de Werde, le château comprenait un palais entouré d'une enceinte, abritant en son cœur un donjon carré. Son accès se faisait par ce qui deviendrait ultérieurement la quatrième porte du château.

Arnold VI de Sierck, surnommé "le vieux", renforça et agrandit le château. Ayant gagné la confiance du duc de Lorraine René d'Anjou après la bataille de Bulgnéville en 1431, il entreprit des travaux pour protéger les frontières nord-est du duché. Il étendit l'enceinte, ajouta une nouvelle porte (aujourd'hui la troisième porte) et érigea une tour à l'emplacement de la tour actuelle. Des écuries virent également le jour sous son initiative.

Les seigneurs de Hohenfels Reipoltskirchen et Daun Falkenstein transformèrent le château en un palais fortifié de style Renaissance au milieu du XVIe siècle, ajoutant notamment une tour d'angle et un bastion.

Cependant, même ces améliorations ne purent empêcher le pillage du château par les troupes de Christian Ier d'Anhalt-Bernbourg pendant les tumultueuses périodes de succession au trône de France en 1591, alors qu'Henri IV et le duc de Lorraine Charles III se disputaient le pouvoir.

Au cours du XVIIe siècle, les comtes de Linange Westerburg et d'Eberstein renforcèrent le château avec la construction d'un nouveau bastion en 1607, portant le total des tours à six, comme l'ont révélé des fouilles ultérieures du XIXe siècle.

Cependant, la guerre de Trente Ans prit un lourd tribut sur le château. En 1634, il fut démoli par ordre de Louis XIII, exécuté par le maréchal de La Force, dans le cadre d'une série de destructions de châteaux considérés comme une menace pour la présence française en Lorraine. En 1635, il ne subsistait que des ruines, et la colline retrouva sa silhouette familière de "mamelon vert".

Lors de la Révolution, les pierres restantes furent réutilisées à d'autres fins après que la colline fut cédée à Pierre Ney et rebaptisée "Montagne de la Fraternité". Au fil du temps, le site passa entre les mains de différentes familles avant d'être racheté par Gustave Adt, un industriel local d'envergure, qui lança des fouilles historiques sur les lieux.